vendredi 10 mai 2019

Marcher vers l'inconnu

Cet article est publié dans le cadre d’un carnaval d’articles où plusieurs blogueurs écrivent autour d’un même thème. Ce carnaval d’articles porte sur le thème « Dépasser ses limites » et il est proposé par Marvin et Anne, qui tiennent un blog très riche d’enseignements : « corps-et-esprit-martial.com ». Je vous propose de lire par exemple l’article suivant, véritable leçon de vie : https://corps-et-esprit-martial.com/les-arts-martiaux-mont-permis-detre-heureux-au-quotidien/



Préambule



« Zone de confort »… Une expression toute simple, anodine. Et pourtant… Pour peu qu’on s’y intéresse, elle peut nous occuper le restant de notre vie.

Nous avons tous une zone de confort. Je ne parle bien évidemment pas de notre lit, de notre canapé moelleux, ou de tout autre endroit où il fait bon flemmarder lorsque à l’extérieur les éléments se déchaînent. Quoique… l’image des éléments qui se déchaînent à l’extérieur n’est pas si éloignée de la réalité que çà. Nous y reviendrons. 

J’évoque bien sûr le contexte « travail loisirs foyer famille amis collègues connaissances » dans lequel nous nous ébattons tous plus ou moins joyeusement et dans lequel nous cherchons en permanence une chose essentielle : l’équilibre. De mon point de vue, la zone de confort est la sensation, le sentiment d’équilibre qui s’installe au milieu de toutes les composantes qui constituent nos conditions de vie… De façon plus réductrice, notre « petite vie tranquille ». Notez qu’il n’y a rien de péjoratif là-dedans, bien au contraire. Cela me semble même tout à fait naturel de rechercher cet état. 

Toute la question est : selon mes aspirations, selon ma nature profonde, ma zone de confort est-elle aussi confortable qu’il y parait ?



Les expériences et les choix que nous faisons...




Quand j’étais gamin, je m’imaginais me promenant aux quatre coins du monde, au volant de ma jeep, avec une planche de surf à l’arrière et un chien genre terre-neuve assis sur le siège passager. Une vie au jour le jour, sans contrainte. Puis j’ai pris ma liste « comment être un bon petit gars respectable » et j’ai vu que ça ne collait pas. Ça n’a pas été une démarche consciente, bien évidemment. Simplement, l’environnement dans lequel j’ai grandi m’a dirigé vers autre chose de plus « conventionnel ».


Il y avait le rêve, et il y avait la réalité, matérialisée par des barrières de toutes sortes qui m’ont amené à rentrer dans le moule. Si, depuis tout petit, j’avais eu cette confiance en moi, cette confiance en la vie qui me faisait défaut, j’aurais probablement franchi ces barrières depuis bien longtemps. Seulement voilà : je ne les avais pas et je suis resté bien au chaud dans cette fameuse zone de confort, dans cet équilibre, coincé entre l’obéissance et le « filer droit sans faire de vagues » à la recherche de la bienveillance et de l’approbation de mon entourage.


J’ai laissé de côté tout un pan de qui je suis pour construire une petite vie tranquille conforme à ce qu’on pouvait attendre de moi… et j’ai passé une grande partie de ma vie à dépenser beaucoup d’énergie pour rester dans cet équilibre. J’ai très clairement opté pour la solution la plus simple, refusant d’affronter l’inconnu et les intempéries que m’auraient amené à coup sûr une attitude plus « révoltée » ou à « contre-courant ».




... ne sont pas nécessairement contraints ou orientés...


Considérant nos expériences quotidiennes et les directions que l’on choisit ou non de prendre, la vie n’est pas forcément un éternel recommencement. Sauf si nous en faisons le choix. A la question « ma zone de confort est-elle aussi confortable qu’il y parait ? », nous pouvons répondre oui et laisser aller. Mais nous pouvons également répondre non, quitte à remettre bon nombre de choses en question, dépasser ses limites et sortir de cette zone de confort. 

Personnellement, j’ai finalement répondu non. Pourtant, j’ai une femme et des enfants que j’aime, une maison, des amis (même si ils sont un peu éparpillés dans le pays, mdr), un boulot dans l’informatique. Je ne manque donc à priori de rien. Alors pourquoi répondre non ? Simplement parce qu’il me manquait malgré tout une chose essentielle : mon équilibre profond, en harmonie avec l’essence même de qui je suis.

Au fil du temps, il peut nous arriver de laisser de côté des parts de nous qui nous sont pourtant essentielles. Je fais allusion à nos désirs profonds, nos rêves, nos espoirs, nos goûts prononcés pour telle ou telle chose (les voyages, les arts, ...). Mais ces parts de nous sont parfois difficilement compatibles avec le milieu (la société ?) dans lequel nous évoluons, ou bien dans l’environnement dans lequel nous grandissons. Elles contribuent pourtant à notre construction et ne devraient pas être délaissées. 


... et peuvent nous guider vers l'harmonie...


Au gré de nos expériences de vie, il arrive toujours des moments ou notre nature profonde se révèle, comme une prise de conscience. Et dans ces instants, nous réalisons (ou bien de manière plus subtile nous avons le sentiment) que nous avançons, mais pas forcément sur le bon chemin. 

Lorsque cela se produit, c’est le signe envoyé par nous, pour nous, qu’il est temps d’ouvrir les yeux, faire une pause dans le temps et se positionner comme observateur de nous-même pour finalement se demander, sans jugement, si le chemin emprunté est bien dans l’alignement de qui nous sommes. S’il en résulte que la réponse est non, alors il peut être intéressant de faire l’état des lieux de ce qui nous manque, de ce qui pourrait être réaligné, ou bien encore de ce qui pourrait être écarté. 

Si je devais exprimer ces idées un peu différemment, je dirais simplement qu’il s’agit de définir, avec l’œil de l’observateur qui regarde sans juger, les limites que nous avons instaurées et les horizons vers lesquels nous voudrions aller.

Dès lors que les idées sont claires, il faut avoir le courage, la motivation, la détermination, de prendre les actions pour, petit à petit, sortir de notre zone de confort, franchir les limites et s’ouvrir à ces merveilleux horizons.



Namasté